lundi 9 mai 2016

un jour, je trouverai le bouton stop



Nous sommes le 09 mai 2014, il est 6h30, la sage femme entre dans ma chambre pour me déclencher, je lui demande combien de temps ça va durer, combien de jours je vais rester hospitalisée en attendant la naissance de ma fille, elle me regarde en souriant, avec une tendresse propre aux sages femmes, cette façon qu'elles ont de nous apaiser, nous simples futures mamans stressées. Elle me dit simplement, sans détour, que ce soir au maximum, ma fille sera dans mes bras. Là tout se mélange, ma valise de maternité pas encore commencé, mon sac d'accouchement pas tout a fait bouclé, je me dis que je n'ai même pas eu le temps de me raser les jambes (on pense à tout et surtout à n'importe quoi à ce moment là). Elle me place un tampon pour déclencher et surtout un monitoring, Monsieur est là, il stresse mais ne dit rien, il s'impatiente et ne réalise pas tout à fait que d'ici ce soir, nous serons 3, d'ici ce soir, nous serons officiellement une vraie famille, un papa, une maman, et notre princesse.
La matinée passe et aucun signe d'accouchement imminent, pas même l'ombre d'une contraction, pas même 1mm de col modifié. 
Forcément, je dois rester à jeun, alors Monsieur, en soutien, il ne mange pas, de toute façon je crois qu'on est complètement ailleurs. 
14h15, on monte en salle d'accouchement, où je rencontre la nouvelle sage femme qui va faire naitre l'amour de ma vie, je ne me souviens que de son regard, plein de douceur, de tendresse, et sa façon à elle de me rassurer. Elle me déclenche avec cette fameuse injection d'ocyctocine, et là tout s'accélère. 
Très rapidement, la douleur s'installe, je hurle, je prie et supplie pour avoir la péridurale, mais elle me répond "pas encore". S'en suit, la poche des eaux que deux sages femmes doivent rompre à peine 2h après l'injection et là tout s'accélère. 
18h54 : nous sommes 3, à peine le temps de la serrer dans mes bras, qu'elle est emmenée dans une autre salle suivie de prés par Monsieur. 



Je somnole et ne réalise pas tout à fait que je viens de mettre au monde la plus belle des princesses, la plus magnifique des filles, la mienne, et le tout sans péridurale. 

Aujourd'hui, nous sommes le 9 mai 2016, on fête ses 2 ans. 
Je crois que si on pose la question à toutes les mamans du monde, on répondra toutes pareilles : 

Où sont passées ces 2 dernières années ?



Je la regarde grandir, en fait non, je l'aperçois du coin de l'oeil, elle a grandi. Elle n'est plus ce petit bébé née 1 mois et demi avant terme, elle est seulement une petite fille. 
Du moins, elle devient cette petite fille que j'ai tant imaginé. 
J'ai beau l'observer, la regarder, la scruter, je continue de chercher ce petit bébé qui était née 1 mois et demi avant terme. 

Je l'observe, je découvre sa façon bien à elle de vivre sa petite vie. 
Du coin de l'oeil, je la regarde lorsqu'elle joue avec son chien, lorsqu'elle lui fait des câlins, ou quand elle lui parle et lui demande de s'assoir, de monter sur le lit. 
Je l'observe regarder le monde qui l'entoure, s'émerveiller devant les avions et les hélicoptères. 
Cette petite fille, celle qui me fallait, celle qui nous fallait. 
Je suis fière d'elle quand je la vois faire preuve d'une telle empathie, avec son papa, sa cousine, avec tout le monde, comme je le suis avec elle, sa façon de rassurer et réconforter les gens qui l'entoure, comme moi je le fais avec elle. 
Je l'écoute parler, et du haut de ses deux ans, elle s'exprime tellement bien, tellement rapidement, elle nous raconte des histoires, chante des berceuses, chante surtout des chansons de kendji. 
Je contemple ses boucles claires, souples, qui bougent à chacun de ses mouvements. 
J'aime lorsqu'elle aperçoit des insectes et qu'elle m'appelle car elle en a peur, cette façon de se rassurer avec si peu, avec si peu de moi. 

Elle n'a besoin de rien, juste d'amour. Elle ne veut que notre présence, ma présence. 

Le temps passe tellement vite, encore plus depuis que j'ai repris le travail. Je la vois évoluer avec son papa, je la vois agir différemment avec lui, et lorsqu'il m'envoie des photos d'eux la journée, j'ai le coeur serré en me disant que moi aussi je rate toute ces petites choses du quotidien. Je ressens même une pointe de jalousie. 

BREF, vous l'aurez compris, devenir mère a été et est la plus belle chose qui me soit arrivée, mais le temps passe tellement vite. Je ne désespère pas, un jour, je trouverai le bouton STOP.

Et si un jour, ma fille tu me lis, tu as été mon plus beau cadeau, ma plus belle victoire, ma plus belle réussite, le fruit de l'amour tellement immense que j'ai pour ton père. Tu as fait de nous, une si belle famille, que je remercie l'univers entier de m'avoir accordé la chance et le bonheur de devenir maman, de devenir TA MAMAN